Tant pour la société que pour les opérateurs de flotte, l’utilisation du téléphone au volant est une préoccupation majeure.
Une récente étude réalisée par Webfleet montre que l’utilisation de ces appareils par les employés, pour envoyer des messages ou se connecter à internet lorsqu’ils conduisent, inquiète 84% des entreprises disposant d’une flotte de véhicules.
L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) considère l’utilisation du téléphone portable comme une « menace sérieuse et croissante pour la sécurité». Pour cette raison, il apparaît nécessaire de mettre en œuvre une meilleure sensibilisation et des actions ciblées.
En plus d’avoir une incidence sur la sécurité de l’employé, l’utilisation du smartphone met également l’entreprise dans une situation délicate. En effet, elle ne remplit pas ici son devoir légal. Celui-ci consiste à gérer les risques de santé potentiels sur le lieu de travail. Cette obligation inhérente aux entreprises s’applique également pour les véhicules personnels lorsqu’ils sont utilisés pour des trajets entre le lieu de domicile et le lieu de travail.
Cependant, encore peu d’entreprises proposent à leurs collaborateurs des formations sur la conduite et l’utilisation de ce type de dispositifs au volant.
Comment aborder le problème ?
La première mesure consiste à établir une politique claire et précise sur l’utilisation du téléphone portable au volant. Elle pourra éventuellement être incluse et définie dans le document unique d’évaluation des risques professionnels. Par exemple, il est envisageable d’y faire figurer si l’utilisation d’un téléphone mobile est autorisé lorsque le véhicule est en stationnement ou si l’utilisation d’un kit mains libres est autorisé.
Il convient également de dispenser une formation aux collaborateurs de l’entreprise. Sous forme d’un cours par exemple, l’intérêt est de les informer sur les règles de circulation routières relatives à ces dispositifs. Ces cours devront également inclure les sanctions que pourrait entraîner le non-respect de ces règles.
L’importance d’une application efficace
Une fois que la politique sur l’utilisation des appareils mobiles est établie, il est essentiel de s’assurer qu’elle est appliquée correctement et que toutes les mesures raisonnables sont mises en œuvre pour évaluer son efficacité.
Contrôler l’utilisation du téléphone portable au volant reste difficile. Cependant, d’autres indicateurs peuvent aider à l’identification d’éventuelles distractions. Les technologies télématiques peuvent notamment remplir un rôle important dans une optique plus proactive, en fournissant d’autres données relatives au style de conduite.
Les systèmes modernes notent les conducteurs en fonction de leur performance globale. Ils fournissent des informations détaillées sur le style de conduite. Ils permettent d’approfondir et à découvrir les causes des problèmes ayant pu survenir.
Par exemple, les informations sur la consommation de carburant, les excès de vitesse ou les manœuvres brusques peuvent être très utiles pour avoir une image précise de la performance. En cas de besoin, il est également possible d’analyser les données plus en détail pour découvrir où et quand des incidents particuliers ont eu lieu. Si ce type d’informations n’indique pas en tant que tel si le conducteur utilisait son téléphone, il peut permettre de se faire une idée sur son attention au volant.
Les causes de l’utilisation du téléphone au volant
Il est également important d’identifier les facteurs qui poussent les salariés à utiliser le téléphone portable au volant. Le conducteur peut être bloqué dans un embouteillage et s’ennuyer. Il peut recevoir une demande urgente et y répondre, sans penser aux conséquences.
En ce qui concerne les collaborateurs conduisant toute la journée, le téléphone est le principal moyen de communication avec le bureau. ll sera d’autant plus difficile pour ces-derniers d’éviter de passer ou de recevoir des appels.
Quelle que soit la situation, des solutions existent pour atténuer le problème. Il peut s’agir de formations en présentiel ou en ligne sur l’intranet de l’entreprise.
Nous pouvons aussi penser à améliorer et optimiser le planning de façon à rationaliser la charge de travail. Il pourra être intéressant de savoir s’ils utilisent bien un kit mains libres.
De la même manière, un trop grand nombre de conducteurs qui passent une majeure partie de leur temps sur la route ont tendance à répondre à leurs emails au volant. Il est donc utile de travailler conjointement avec ces derniers afin de réduire une éventuelle charge de travail.
Les processus numérisés permettant d’envoyer des consignes de travail peuvent également s’avérer utiles. Pour éviter d’appeler le conducteur, il existe des solutions pour que le bureau puisse transmettre les instructions de travail directement sur le terminal du véhicule. Il est également possible d’envoyer des descriptions de tâche ou des bons de compte rendu d’intervention, directement sur ces dispositifs. Cela permet de réduire le besoin de conversations prolongées par téléphone. D’autres systèmes peuvent également être configurés de manière à lire de courts messages, afin que le conducteur puisse recevoir des informations importantes sans regarder son écran.
Les conducteurs peuvent, en outre, réaliser d’autres tâches, comme l’enregistrement du kilométrage ou l’émission de justificatifs de livraison. Ils ne dépendent ainsi plus du téléphone pour communiquer des informations importantes.
Ces ajustements aideront à montrer aux collaborateurs que l’application de la politique sur l’utilisation du téléphone portable est un processus gagnant-gagnant. Ils leurs démontrent aussi qu’ils recevront toute l’aide nécessaire pour éviter de commettre des infractions.